Sensibiliser aux enjeux écologiques tout en faisant la fête, c’est l’obsession de Raphaël Bosch-Joubert. Avec son entreprise 22EME SIÈCLE et plusieurs partenaires, il a mis au point un char écologique, qui sera étrenné samedi 19 septembre à la Techno Parade, le plus gros événement électro d’Europe.
Un convoi de la transition
L’objectif du « Trans-Porteur, le convoi de la transition » ? Utiliser un événement à fort impact écologique (le rassemblement de chars et d’équipements électroniques est hyper-consommateur), pour avoir « un écho massif et positif » et questionner le rapport des cultures électroniques aux changements climatiques. D’ailleurs, le site est clair : « Allons-nous pouvoir continuer d’utiliser nos machines permettant de créer et de jouer nos musiques électroniques sans mettre en péril nos conditions de vie sur Terre ? »
22EME SIÈCLE et ses partenaires ont donc imaginé un ensemble de solutions concrètes et d’innovations pour réduire l’impact de la musique électro tout en mobilisant le public sur la transition énergétique. Le double char sonorisé roule au biogaz et au bioéthanol ; le sound system de 15kW est alimenté par des panneaux solaires ; les murs végétaux rafraichissent et amortissent le bruit; la décoration est à base de tissus recyclés… Enercoop supervise l’installation électrique. Planet Roller organise de son côté le suivi du convoi à roller : sa « forêt de rollers » sensibilisera le public à ce mode de déplacement doux.
Un bus accompagne le camion, pour offrir aux médias la possibilité de mener des interviews et de mieux comprendre les solutions de transition qu’offre le Trans-Porteur, en matière d’énergie, de transport et de déchets.
Un moyen concret d’agir
Raphaël Bosch-Joubert n’en est pas à son coup d’essai. Après plusieurs années d’études, notamment du droit de l’environnement, et de travail associatif, il réalise qu’il veut changer de méthode, car « les choses n’allaient pas assez vite », raconte-t-il.
En 2009, il monte alors un premier événement aux Nuits sonores : Agissons, Evolusons. A l’époque, les festivals ont encore des progrès à faire. Les Ecocup ne sont pas aussi répandus qu’aujourd’hui, et proposer un événement à l’empreinte écologique faible n’est pas vraiment dans la culture des teufeurs. Pourtant, les patrons de salle sont rapidement emballés : fini le bazar sans nom au petit matin, tout en ayant un impact moins négatif sur l’environnement. Raphaël renouvelle l’expérience les éditions suivantes et commence à rêver plus grand.
Pour avoir plus d’impact et s’attaquer à la Techno Parade, il créé sa boîte, 22EME SIÈCLE, une agence de communication spécialisée dans l’innovation artistique, technique et sociale. Il s’entoure de partenaires prestigieux et reconnus mais il travaille surtout main dans la main avec Technopol, l’association à l’origine de l’événement électro. Leur projet obtient le label COP21, ce qui lui donne aussi une plus grande visibilité médiatique.
A l’approche de l’événement, il espère que le « Trans-Porteur » sera bien autonome toute la journée, mais il est plutôt confiant. « Cette expérience, c’est un laboratoire, un outil de mobilisation, explique-t-il. Je suis persuadé qu’elle peut être un vecteur fort et puissant pour changer les comportements. Et si on peut prendre en main ces enjeux dans un lieu où l’on fait la fête, ça veut dire qu’on peut le faire dans toute la société. »
Suivez les aventures du Trans-Porteur grâce à son Carnet de Bord et retrouvez-le samedi 19 septembre à la Techno Parade de Paris, avant de le retrouver à la Marche pour le climat fin novembre.