Marie Bessières et Nalla Samassa (GRET) sont d’abord venus présenter les difficultés des populations du sud – d’Afrique notamment -, mais également les solutions locales qu’ils viennent défendre auprès des délégations à la COP21. Nalla Samassa assimile la pauvreté au paludisme et réclame des solutions contraignantes. Cependant, même s’il déplore le fait que le potentiel des énergies renouvelables ne soit pas assez valorisé (notamment de l’énergie solaire, dont le potentiel est particulièrement important en Afrique), il est aussi conscient que l’innovation ne doit pas être uniquement technologique.
Anne-Catherine Husson Traoré, directrice générale de Novethic, a ensuite joué le rôle de médiatrice entre les intervenants qui ont suivi afin de répondre aux questions suivantes : comment peut-on changer des dogmes économiques ? Dans quel délai (en quelques mois, quelques années ?) ? Comment les entreprises sont-elles en train de bouger ?
Tout d’abord Tony Meloto nous a expliqué pourquoi il croit à l’entrepreneuriat social et comment le financement d’entreprises peut être utile à la mise en place d’outils améliorant la vie des communautés.
Elizabeth Laville ne partageait pas l’enthousiasme de Mame Husson Traoré sur le mouvement radical du marché financier. Il faut aller plus loin parce qu’avec la RSE : elle voit un réel décalage entre ce que les investisseurs attendent et ce que les entreprises proposent. Selon elle, les consommateurs sont prêts à s’adapter et à changer de comportement, mais se heurtent à une absence d’offre. Il faut rendre les bons produits accessibles à tout le monde.
Rufo Quintavalle est investisseur dans l’économie verte. Pour lui les solutions existent déjà, le problème est qu’elles ne sont pas financées. Il a cité l’exemple du Costa Rica, passé à 100 % d’énergies renouvelables en 2015.
Hugo Spowers, le fondateur de Riversimple, nous a expliqué comment son entreprise automobile cherche concrètement à réduire son impact environnemental.
Patrick Viveret, notre invité surprise, a proposé de resituer tout notre débat dans une perspective longue : on ne peut regarder l’avenir au loin que si on regarde assez loin dans le passé. Avec la modernité nous avons abandonné, oublié, notre rapport à la nature et à l’éthique. Il s’agit de le retrouver.
Le grand artiste du soir, Monsieur Abd Al Malik, a clôturé ce Place to Brief en témoignant de sa démarche d’artiste et de poète, qui est selon lui de célébrer le rêve et l’utopie, deux instruments qui permettent de faire véritablement changer les choses, dans un système où la quantité prime sur la qualité. « Nous autres artistes avons la fonction de revenir à l’essentiel, aux choses qui ont vraiment de l’importance […] On travaille pour que les choses changent ».
Margaux Bounine-Cabalé
Crédits photos : Julie Boileau