Je travaille pour une ONG internationale qui lutte contre la déforestation, TFT Earth. Nous travaillons sur les chaines d’approvisionnement des entreprises, en allant à la source des zones d’extraction des matières premières présentes dans leurs produits (bois pour le mobilier mais aussi le papier ou le charbon de bois, l’huile de palme, le soja, le cacao…).

Explorer le lien entre l’Homme et la Nature

Aussi, nous faisons quasiment au quotidien un lien entre l’Homme et la Nature. Malgré tout, on se rend compte que parfois, les entreprises en Occident oublient ce lien essentiel et préfèrent travailler de manière superficielle, préférant se lancer dans des opérations de com, plutôt que dans des changements en profondeur, dans leur manière d’acheter les matières premières, lesquelles ont pourtant le plus grand impact sur la planète !

Cela m’intéressait tout particulièrement de trouver de nouveaux chemins pour faire ce lien essentiel entre l’Homme et la Nature. Comprendre d’éventuels ressorts entre ces deux notions, pour pouvoir les appliquer ensuite auprès de mes partenaires et les sensibiliser différemment.

Dans la session de Creative Factory à laquelle j’ai participé, The Balm of Nature, nous nous sommes divisés en trois groupes pour nous lancer dans des projets différents. Alors que l’Humanité vit maintenant à plus de 50% dans les villes et que les projections amènent ce chiffre à 70% dans les 20 prochaines années, mon groupe a cherché à interpeler les citadins pour attirer leur regard vers ces petits bouts de nature qui peuvent nous entourer mais que nous ne voyons pas.

Nous sommes allés dans les rues environnantes et avons repéré là quelques brindilles d’herbe, ici de la mousse ou encore quelques arbustes en devenir. Nous avons voulu donner la parole à ces « preuves de vie naturelle » en ville, sous forme de bulles de bandes dessinées, faisant ainsi en sorte que le passant s’arrête et se questionne sur cette nature si peu présente en ville. Tout cela sous  un angle humoristique, pour avoir un impact plus percutant.

Le moment le plus fort a été lorsque, après avoir déposé ces « témoignages par la nature », nous avons pu observer de loin des passants les lire, faire une pause, sourire puis repartir. Difficile de savoir ce qu’ils ont pu se dire intérieurement mais notre approche les a touché et interpellé.

Et justement, pendant ces deux jours de création, aussi bien dans mon groupe que dans les autres, j’ai eu le sentiment que la nature était souvent associée pour tous les participants à des beaux souvenirs, situés dans l’enfance.

Parler au cœur des gens

Et c’est ce que j’ai définitivement appris pendant ces deux jours. Que pour parler de lien entre l’Homme et la Nature, il fallait parler au cœur des gens et que c’est précisément ce levier qu’il faut activer pour mettre en mouvement les Hommes et leurs entreprises. Pour leur faire comprendre que leurs actions ici peuvent avoir des effets à l’autre bout de la planète, dans telle ou telle forêt, auprès de telle ou telle communauté ou peuple indigène. Il faut être capable de parler au cœur de nos interlocuteurs, d’approcher au plus près ces souvenirs d’enfance associés à la nature qui au final, permettent de réellement visualiser les choses et de ne plus travailler dans des mondes virtuels.

Difficile de ne retenir qu’un seul mot de cette expérience…… Malgré tout, je pense que  « inspirant », est le mot qui décrit le mieux cette aventure de deux jours. En regroupant des personnes d’horizons et de nationalités différentes, nous nous sommes tous enrichis les uns des autres, suivant nos sensibilités réciproques.  Et toutes ces inspirations vont nous permettre, chacun dans nos univers, de renforcer aussi bien nos convictions mais aussi notre pouvoir de convictions, face aux enjeux qui nous font face car, il y a des solutions, à nous de savoir les saisir au bon moment !

Grégoire Jacob